Le conseil d’administration du Holding communal (groupement des communes, actionnaire à 14 % du groupe DEXIA) a choisi la liquidation plutôt que la faillite, pour permettre, selon le président du CA Francis Vermeiren, « un atterrissage en douceur plutôt qu’une chute ».


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En septembre 2009, fortement encouragées – par la Région mais aussi le fédéral – à recapitaliser le Holding, les communes, dont Anhée ont participé à deux opération de renflouement du Holding.

  • La première, et la plus importante, action de recapitalisation avait en effet pris la forme d’une levée de capitaux de poids : les actionnaires historiques du Holding que sont les communes avaient été invités à acheter, au prix de 40,96 euros l’unité, de nouvelles actions (appelées actions A) du holding.
  • La seconde opération avait consisté en un échange de certificats Dexia contre de nouvelles actions (dites B, pour les différencier des premières). Il ne s’agissait donc pas dans cette deuxième opération d’un apport en numéraire, mais plutôt d’un jeu d’écritures comptables. Ces actions A et B disparaissent donc avec le Holding.

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Enfin, cet effondrement du patrimoine communal doit être complété par la disparition des actions anciennes (appelées ordinaires) qui marquaient l’actionnariat des communes dans l’ancien Crédit communal. Et bien sûr, par une perte conséquente de dividendes : en souscrivant à l’augmentation de capital en 2009, les communes s’étaient en effet vu promettre un incroyable dividende de 13 % pendant dix exercices. Ce dividende a été versé en 2010, il ne l’a plus été par la suite et ne le sera plus.

Que va coûter cette liquidation aux contribuables anhétois ?

  • Le cash injecté en 2009 (actions A) est perdu. Le Collège anhétois avait voté à l’unanimité l’emprunt de 107.151,36€ auprès de la Région Wallone pour l’achat d’action A. (perte de 15.23€/hab)
  • les neuf annuités de dividendes qui restaient à percevoir ne le seront jamais. (perte de 17.81€/hab
  • les parts B qui, elles aussi, ont sombré avec le Holding. La valeur de ces actions B a été fixée en 2009 au même prix de 40,96 euros. (perte de 15.72€/hab)

Soit une perte de 48,76€ par habitant.

A cela s’ajoute la perte liée aux actions ordinaires. S’il est vrai que ces actions ordinaires avaient une valeur, cette valeur est impossible aujourd’hui à estimer : d’une part parce que ces certificats ont été obtenus gratuitement par les communes lorsqu’elles empruntaient au Crédit communal, d’autre part parce que le prix définitif d’une action ne peut être fixé que lorsque celle-ci est revendue. Les communes qui restent avec ces actions sur les bras ne les ont, forcément, jamais revendues.

Mais la commune avait-elle le choix ?
Pas vraiment, la pression du fédéral et du régional était là. Mais était-il raisonnable d’emprunter pour investir à risque? ¨Non! Si la situation financière de la commune ne permettait pas d’investir sur fonds propres, la commune pouvait soit ne pas participer à l’action de recapitalisation, soit ou d’intervenir dans l’achat de nouvelles parts à hauteur du minimum requis, à savoir 50.000 €

Plutôt que de suivre le bon sens, le Collège communal à l’unanimité se sera laissé séduire par une promesse “d’argent facile”. Espérons que ce choix ne pèse pas trop lourd sur les budgets des années à venir.