ECOLO regrette la multiplication des élevages industriels de porcs dans notre région et appelle au développement de filières qualitatives plus respectueuses de l’environnement et plus créatrice d’emplois agricoles.
Le Ministre de l’Aménagement du territoire vient d’accorder sur recours un permis unique pour l’extension d’une exploitation agricole existante (40 bovins et 350 porcs), la construction et l’exploitation d’une porcherie de 1816 porcs et le forage d’un puits.
Ce projet avait fait l’objet d’une forte mobilisation locale. L’enquête publique recueillant de nombreuses réclamations (870 contre et 144 pour) et pétitions portant sur odeurs, paysages, charroi, santé, bruit, caractère industriel, la répétition de ce type de projet, …
Dans ce dossier cependant, l’ensemble des administrations ayant rendu des avis favorables (parfois conditionnés), le ministre n’a malheureusement pu que constater qu’aucune motivation d’ordre légal ne permettait le refus du permis pour cette étable située à la sortie d’un village en extension d’une exploitation existante.
On peut d’ailleurs noter que le refus du Collège en première instance n’était fondé sur aucune motivation d’ordre légal mais uniquement sur un argumentaire mettant en évidence la discordance entre le type d’élevage sollicité et la « vision » de la commune. Une manière de renvoyer la balle à d’autres que le Ministre Henry a toujours refusé de pratiquer. En l’occurrence, un refus de permis aurait inévitablement été cassé par le Conseil d’Etat.
ECOLO Anhée regrette qu’il ne soit pas possible légalement aujourd’hui de limiter le développement de ce type d’exploitations au vu des nuisances environnementales qu’elles entraînent mais aussi parce qu’elles concrétisent un modèle agricole productiviste fort peu ancrée dans l’économie locale et produisant des aliments de qualité discutable.
Les mandataires Ecolo mais aussi de nombreux citoyens et associations demandent donc au Gouvernement wallon de mettre rapidement en place de nouvelles conditions sectorielles pour les porcheries.
En ce sens et comme suite au récent rapport de la Cours des Comptes, le Gouvernement wallon doit rapidement se mettre d’accord pour une réforme profonde du PGDA (Programme de Gestion Durable de l’Azote) et une politique agricole basée sur la liaison au sol des élevages.
ECOLO espère que le nouveau Ministre de l’agriculture prendra résolument la main pour réorienter notre agriculture vers un modèle durable.
Plus précisément, il apparaît aujourd’hui que les filières porcines de qualité différenciées offrent de nombreux avantages et résistent mieux à la crise économique qui frappe la plupart des productions agricoles.
A titre d’exemple, en s’inscrivant dans la filière « Porc Plein Air », un producteur cumule les avantages suivants :
- Moins de nuisances olfactives et meilleur respect du bien-être animal grâce à la litière biomaîtrisée. Notons que la technique de litière biomaîtrisée est indiquée comme prioritaire dans le permis délivré à Denée.
- Produits de meilleure qualité, plus sains et nettement plus savoureux au bénéfice des consommateurs.
- Filière mieux ancrée dans l’économie régionale, en amont par la production des aliments et en aval par la filière de transformation complète jusqu’à la boucherie. L’ensemble permet une plus grande valeur ajoutée économique locale.
- Meilleure stabilité des prix et retour financier pour les producteurs inscrits dans cette filière. Aujourd’hui les producteurs de porcs Plein Air labellisés par Porcs Qualité Ardennes (par exemple car il existe d’autres filières de qualité différenciée) résistent mieux à la crise et dégagent des marges économiques supérieures à celles des producteurs inscrits dans les filières conventionnelles. C’est d’autant plus important que le marché mondial du porc est pour l’instant mauvais pour les producteurs.
Les filières « Bio » et « Plein Air » sont pour l’instant en pleine expansion et manquent de producteurs pour répondre à une demande croissante chez nous et à l’étranger. Choisir la qualité différenciée peut donc être un choix triplement gagnant pour nos agriculteurs : positif pour l’environnement, positif pour les consommateurs et rationnel économiquement.
Enfin, les écologistes tiennent à rappeler que chaque citoyen joue un rôle essentiel par ces choix quotidiens de consommation pour orienter le type de production agricole qu’il souhaite voir se développer.
C’est dans cette optique que des membres du groupe ECOLO Anhée lancent un Groupement d’achats communs qui permettra aux participants de se procurer des produits de qualité, issus de producteurs locaux et/ou biologiques. Une manière cohérente de joindre le geste à la parole.
Tout les citoyen(ne)s intéressé(e)s peuvent prendre contact avec Steve TONNEAUX, Secrétaire politique de la locale Ecolo d’Anhée, au 0479/21.59.07 ou par courriel .
Steve TONNEAUX, Secrétaire politique
Jean-François DURY et Robert PLANCQ, Secrétaires administratifs
